La Révolution mexicaine de 1910 et la constitution de 1917
Porfirio Díaz, militaire et politicien mexicain, exerce alors une dictature depuis 1884. Après une période de croissance économique, la situation se détériore peu à peu durant la première décennie du XXème siècle, durant laquelle se succèdent les crises économiques, sociales et politiques. Dans le même temps, Madero, entrepreneur mexicain, cherche à créer un parti politique en vue des élections, mais accusé de sédition, il est emprisonné par le régime en place, ce qui permet la réélection de Díaz. Madero réussit cependant à s’échapper pour rejoindre les Etats-Unis, où il appelle, à travers le « Plan de San Luis », à prendre les armes afin de renverser le pouvoir.
La Révolution mexicaine débute ainsi le 20 novembre 1910, d’abord au Nord du pays puis dans l’ensemble du territoire mexicain. Díaz abandonne son poste et finit par s’exiler en France. Les élections de 1911 portèrent ainsi Madero au pouvoir. En 1913, le neveu de Porfirio Díaz, Félix Díaz, fut à l’origine d’une contre-révolution. Ce coup d’Etat mit fin à la présidence de Madero. Victoriano Huerta, qui était aux côtés de Félix Díaz, prit alors les commandes, mais il dut rapidement fuir. En effet, du fait de l’assassinat de Madero par le régime de Huerta, une lutte importante entre les différentes factions révolutionnaires prit place durant plus d’un an. Finalement, Venustiano Carranza sortit vainqueur de ce conflit et dirigea le pays à partir de 1915, malgré l’opposition féroce de Francisco Villa et Emiliano Zapata qui continuèrent la lutte.
Dès 1916, Carranza trouva que la rédaction d’une nouvelle constitution était nécessaire. Il demanda alors la formation d’une convention constitutionnelle et la nouvelle constitution (la troisième, toujours actuelle) fut adoptée le 5 février 1917. Elle confirme la laïcité du pays et établit notamment la non-réélection du président de la République, ce pour quoi avait justement milité Madero. Elle fut aussi à l’origine de lois sociales modernes à l’époque : légalisation des syndicats, du droit de grève, journée de travail limitée à 8h, etc. Elle annonce également la réforme agraire. Pourtant, malgré l’établissement de cette nouvelle constitution, la paix ne fut retrouvée que dans les années 1920. Au total, durant cette décennie, un million de Mexicains perdirent la vie durant l’événement social considéré comme le plus important de XX° siècle.